VITRIOL : Suffer & become

C’est par une intro peu commune que débute ce deuxième album des brutes de l’Oregon Vitriol ; ça, déjà, c’est agréable. Il faut dire qu’on est un peu submergé de disques, plutôt bons d’ailleurs, de death brutal et technique ces dernières années. « Suffer & become », serait donc un de plus ? Oui et non. Oui car indéniablement, on peut le rapprocher de ses petits camarades en termes d’intensité, de rage et de son (un peu de thrash, des soli heavy et mélodiques, de légères incursions black, des breaks dans tous les coins…). Non car on ne ressent aucune lassitude du genre à son écoute. On en prend plein les lattes comme souvent, mais on ne pourra s’empêcher d’admirer la technique des gars, rien que sur le titre introductif assez énorme. Alors attention cependant : ce disque a beau appuyer (de fort belle façon d’ailleurs, la production est vraiment fine et admirable) les aspects les plus mélodiques et les ambiances développées par ses artisans, ça reste quand même très, très violent, et on aura très peu de répit sur les 10 titres et 47 minutes que compte le disque. Les amateurs de death mélodique ou old school qui voudraient s’initier au genre seraient donc bien inspirés d’aller voir ailleurs : « Suffer & become » s’avère un peu trop raide pour une présentation. En fait, même pour un habitué, il faut avoir le cœur bien accroché tellement on est secoués dans tous les sens et qu’il faut parfois user de concentration pour déceler la ligne mélodique. Est-ce que cette furie qui ne passe vraiment pas loin du grindcore est trop pour moi ? Franchement, c’est pas loin. J’apprécie certes l’impact et les passages les plus compréhensibles, ceux où on ressent la volonté de proposer quelque chose de très hystérique tout en restant catchy, les soli d’esthète, l’utilisation un peu hors tonalité des claviers qui renforcent l’aspect étrange et inhumain de la musique, mais ce déluge de notes non-stop ne laisse pas assez de place au mélomane qui est en moi pour vraiment apprécier chaque morceau. Je reste donc sur un « oui, mais » pour cet album, tout en ayant bien conscience que je ne suis pas totalement le public-cible.

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