
Une « Vengeance » pour quoi ? Je n’ai pas suivi le début de carrière des australiens, et ne sais donc pas si l’adversité s’est abattue sur la formation précédemment. En revanche une écoute inattentive m’a suffi pour déterminer que la provenance du groupe était floue. Australe ou alien ? En effet, cet album s’illustre dans un genre à la fois moderne et casse-gueule ; le metal fusion pop progressif et fun. Et bien sûr que le nom du combo aurait pu m’aiguiller. Bref. Ce disque me met face à un problème vraiment ridicule et qui ne concerne que moi ; mais fichtre, où vais-je pouvoir classer ce disque ? Est-ce que je vais faire paraître sa chronique un jour « metal » ou pas ? Le doute est permis, en effet ; sur la plupart des titres, les éléments metal sont minoritaires ; même si pas mal de titres sont portés par de bons gros riffs, des gens assez ouverts d’esprits pourraient fort bien s’en accommoder. En revanche, le côté foutraque, bordélique et original, est lui évident, et pourrait ne pas plaire à tout le monde. Ce serait vraiment dommage, parce que Twelve Foot Ninja maîtrise son art, et que du coup, « Vengeance » passe à une vitesse hallucinante. Ah oui, c’est aussi parce qu’il ne compte que dix titres pour un tout petit peu moins que 35 minutes. Mais voilà, après plusieurs écoutes, il ne perd pas de sa force. Ok, on peut voir quelques ficelles, déceler quelques références, mais quand même, c’est d’une intelligence rare. Et en plus, c’est porté par des vidéos bien chelous, ce qui est toujours bon à prendre. Dans l’une d’elles, on pourra d’ailleurs croiser Tatiana Shmayluk de Jinjer ; ça ressemble bien à un échange gagnant / gagnant. Alors on peut décider de voir ça comme un coup monté, calculé pour fonctionner auprès d’un public qui en a marre d’un certain formatage et a besoin d’oublier un peu son quotidien. Mais on peut aussi juste « kiffer la vibe » sans se poser de question, et enchaîner les titres mélodiquement irréprochables et structurellement bien dingo. C’est mon choix !