Vous l’aurez remarqué, il est très rare que je m’attarde sur des ep. Parce qu’il y a tellement de disques qui sortent, parce que je n’aime pas trop le format. Alors pourquoi aujourd’hui ? La réponse va probablement vous décevoir : La flemme de chercher un autre disque metal à me mettre sous la dent. C’est triste non ? Enfin, bref, « Apparatus » était là, j’étais là, et ça l’a fait. Ah merde, j’ai lâché le morceau ! Et puis le hasard, je m’en rends bien vite compte, fait extrêmement bien les choses ; The Sleeper comporte en effet une tête, que dis-je, une voix connue : celle de Steven Jost, ancien hurleur chez Narziss, groupe metalcore qui n’avait pas l’air de grand-chose mais dont l’album que j’avais eu entre les pattes m’avait fait forte impression. Entouré d’autres membres, le voici aujourd’hui frontman d’une formation qui emprunte volontiers au metalcore, mais dont la musique va bien au-delà. Post rock, post metal, post hardcore, bref autre chose qu’une musique simple, directe et bêta. « Synthetic gospel » débute de façon très classique, mais son refrain nous aiguille vers quelque chose de plus profond et puissant émotionnellement parlant. Ce qui mettra un peu de temps à venir, mais qui s’imposera de plus en plus jusqu’au dénouement. Subtile alliance de brutalité et d’émotion, cet ep est la suite logique du premier (écouté depuis, et oui, rien n’arrête l’info), et évolue donc logiquement vers encore plus d’hybridation et de construction. On pourrait cependant regretter qu’il tire un (petit) trait sur l’efficacité plus évidente qui portait ses titres sur « Aurora », mais on ne doute pas de sa capacité à rééquilibrer les choses sur un futur premier album !
The Sleeper : God of suffocation