J’ai entendu parler d’un nouveau style musical qui marie attitude, caractère glacé et rythme, je crois que ça s’appelle le post-punk, tu connais ? Ouais, bon, ok, je ne la fais à personne celle-là. The Completers manie donc des ingrédients déjà bien connus au sein d’un premier album pas si classique que ça. Parce que les dits ingrédients ne sont pas ceux qu’on a l’habitude de trouver. J’ai lu je ne sais plus où que le groupe combinait les sonorités de The Cure et The Smiths à un feeling post punk plus classique… et oui, on est pas si loin de la vérité. Les basses qui claquent, les ambiances gris béton, le chant lugubre, ce n’est pas vraiment le délire de cette formation de Porto Alegre, Brésil. Les 10 titres qui le composent sont bien plus pop, leur chant bien plus coloré. Attention, c’est pas non plus tropical, faut pas déconner, mais oui, c’est vrai que ça change un peu du quotidien de la musique de corbac. En plus, le groupe se permet de nous incruster une hallucination auditive sur « Past year », en invoquant l’esprit de « Pinochet » à plusieurs reprises. Bon, blague à part, cet opus d’introduction à l’univers du groupe s’avère très convainquant, et je trouve que plus on l’écoute mieux il fonctionne. Si The Completers est connu pour être très actif sur la scène underground, sa musique n’a rien de « rough ». Le mix est vraiment propre, les mélodies sont catchy, il y a quelque chose de finalement très accessible dans ce disque, qui pour moi peut lui ouvrir la voie d’un public pas foncièrement branché par le post punk. Bien sûr, il reste un peu trop sage et classique dans son format pour devenir un chouchou du prof, mais il est sur la bonne voie.
