
Alors là, je vous avoue que je ne m’y attendais pas. Partir à la pêche aux nouveautés totalement à l’aveugle c’est quelque chose que j’adore faire, justement pour ça : on ne sait pas sur quoi on va tomber. Bon, je ne vais pas le nier, dans le lot il y a beaucoup beaucoup de merdes de choses auxquelles je n’adhère pas. Mais parfois, comme pour ce premier album des canadiens de The Anchoret, on a droit à quelque chose d’original. Bon, ok, le gros de l’affaire, c’est du rock progressif. Le groupe puise dans un genre très marqué seventies, avec les claviers typiques bien psyché, les structures élastiques, le chant expressif charriant de l’émotion, une belle part laissée à l’acoustique. Mais voilà, il emprunte également des rythmes et plans assez death metal. Tout en chant clair, ce qui en facilite l’imprégnation par les non metalleux. Du coup, on parlera plus de metal progressif. Et ça change pas mal le rendu global. La flûte, les cuivres, le mellotron sont là pour assurer le côté purement prog, les guitares et le chant qui flirte parfois avec le rock plus rugueux ramène les graisseux dans le giron, et l’affaire est faite. Vite dit ? Que nenni ; « It all began with loneliness » a tout, vraiment tout pour propulser The Anchoret en haut de la liste des meilleures formations du genre. Les musiciens ont mis dans ce disque de l’énergie, de l’émotion, de la force et de la conviction, qui se ressentent en permanence. Je n’ai pas décelé une once de faiblesse ou d’à-peu-près dans ce disque. Bien sûr, on est pas dans la vulgarisation proggophile, si on apprécie pas les éléments cités plus haut on passera à côté. Mais pour les amateurs, quel régal !