
J’avais entendu parler de ce groupe en bien dans le passé, de par sa propension à mélanger les sonorités et ambiances et sa créativité pas limitée à une forme d’expression. Me voici donc aux prises avec le sixième album des londoniens, et bien en peine de vous le décrire. Sur « Artemis », on a un côté electro cinématographique, limite jazzy, plutôt ambiant et dreamy, qui se parent de couleurs psychédéliques. La mélodie me rappelle pas mal le « Midnight cowboy » de John Barry repris par Faith No More sur son « Angel dust ». Changement complet de direction avec une « Get with the program » bien plus synthwave / electro rock, où d’ailleurs on ne s’attend pas forcément à voir débarquer un chant. Excellent titre aussi acide qu’obsédant. « Butterfly house » repose à peu près sur les mêmes éléments mais c’est une voix féminine et un gimmick moins frontal qui nous y accompagne. Un format un peu plus pop dans lequel le solo de guitare typiquement rock fait un peu tâche, malheureusement. « Liminal kin » arbore des couleurs plus electronica ambiant, avec une forte présence rythmique sur laquelle se greffe des éléments plus mélodiques ; on est presque chez Warp. « Aether » est, avec « Artemis » et « Apollo », le deuxième mouvement d’une bande son originellement conçue pour le musée des sciences de Londres, forcément donc assez ambiant et moins détonante, mais tout aussi réussie. « Megafragma » est bien plus industrielle, répétitive et longue, trop même ; dommage. « Powerhorse » part sur une base très ambiant et mystérieuse avant d’embrayer sur quelque chose de plus kraut rock. Enfin, « Apollo » clôt le voyage comme il avait été commencé ; sous des couleurs kaléidoscopiques et une atmosphère fantastique. Pas vraiment étonnant que cet album s’inspire d’une nouvelle de science-fiction de Frank Herbert (Dune). « Hive » recèle en effet de créativité et est porteur d’une ambiance futuriste et étrange. Difficile à classer autant que difficile à suivre, c’est un de ces disques qu’il faut apprivoiser afin d’en apprécier toute la richesse et les subtilités, malgré quelques crushs immédiats.