SORGELIG : Φθορά


Le quintet Sorgelig, pratiquant un black metal cru teinté de punk, nous vient tout droit de Volos en Grèce et a été formé en 2017. Ce disque au titre indéchiffrable pour le malheureux non-helleniste que je suis est donc son troisième album, et le premier à me parvenir. On pourrait presque qualifier le style de raw black tant vous ne trouverez rien de plaisant ici ; nihiliste, haineux et misanthrope, Sorgelig est l’essence même du black metal. « Breed of waste » nous fait déjà l’étalage des hurlements déments de Odious avant même d’avoir joué une note. Une partie du disque au moins est interprété dans la langue maternelle. Ce qui n’a pas vraiment de conséquence à l’écoute puisque les vocaux pourraient même être de simples borborygmes qu’on n’entendrait pas la différence. Les huit titres sont interprétés pied au plancher, ce qui ne veut pas dire qu’ils sont expédiés en moins de 3 minutes : ils s’étalent en fait entre deux (ou presque) et onze (ou presque) minutes. On appréciera la guitare assez mordante et relativement propre pour le genre. Mais aussi le piano déglingué du morceau-titre. Ou le passage plus sombre et échevelé de « Of wrath and pyre ». Et surtout cette sensation de se trouver face à une entité cruelle, sauvage et incontrôlable. Sorgelig est une bête immonde, et il l’assume. Dans un monde où tout est de plus en plus millimétré et calculé, Sorgelig prend un malin plaisir à briser le cadre, à se montrer aussi libre et imprévisible qu’il le souhaite. Et donc parfois il l’est, parfois il se montre un peu plus académique. Mais un peu seulement. Voici donc un joli cadeau de l’underground !

Instagram

Facebook

Related Posts

  • 10000
    Wolvhammer, à ne pas confondre avec Wolvserpent déjà chroniqué dans ces pages (web certes, mais ça reste des pages), est un (autre) groupe américain de musique sombre, pratiquant un mélange de black metal, crust et dark heavy metal, avec une pointe de sludge. Le genre de programme qui m'allèche grandement…
  • 10000
    Seth a toujours eu le goût de la provocation, et ce n’est pas la pochette de cet album de come-back, sept ans après le précédent, qui vous dira le contraire. Si le titre blasphématoire n’était pas suffisant, cette pochette montre Notre-Dame de Paris en flammes, comme le symbole de la…
    Tags: plus, l, a, n, black, metal, cette, titre, album, d
  • 10000
    Vous l'avez vu, celui-ci ? Impossible de se tromper : on sent dès la pochette dark et ésotérique à souhait qu'on va se retrouver face à un black metal cru et blasphématoire. Bingo. Ossaert est hollandais et nous sort son premier album le jour de la Saint Valentin. Déclaration d'amour…
    Tags: black, qu'il, ne, se, premier, metal, déjà, presque, album, cru
  • 10000
    J’ai eu l’occasion de croiser Infestus ça et là au cours des années. Pour moi, il s’agissait d’un fier défenseur d’un black metal cru et sans beaucoup de compromission, même s’il se montrait souvent moins intransigeant qu’il n’y paraissait. Mais sur « Thrypsis », les choses ont bien évolué. Bien sûr, on…
    Tags: d, l, on, black, plus, n, dire, qu, metal, se
  • 10000
    Groupe autrichien dont on ne sait pas grand-chose, Irityll tient en tout cas à nous asséner un black atmo à la scandinave assez typique à l’occasion de son premier album. Une courte intro acoustique plutôt classique mais réussie nous amène à un riff épique et froid à souhait sur lequel…
    Tags: l, n, d, ne, assez, s, se, a, album, rien

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *