
Duo folk punk anarchiste, Sister Wife Sex Strike sort aujourd’hui son troisième album dans un genre qui sonne très américain, et qu’on pourrait comparer à ce que produit par exemple Andrew Jackson Jihad ou Harley Poe. Et quand on sait comme j’ai adoré ces derniers… on comprend que mes exigences seront hautes. J’aime bien avoir un minimum de renseignements sur les artistes que je chronique. Mais pas de bol, je n’ai pas reçu le lien de façon conventionnelle, et donc, que dalle. Je me retrouve comme un con avec les noms des participant(e)s (on s’en cogne) et deux-trois infos tout aussi passionnantes. Je ne sais même pas comment je dois décrire ces gens, mais à la limite, ça non plus je n’en ai cure. « I think it’s time for a change » nous claironnent-t-ils en intro, avant de préciser « It’s time for a sex change ». Bon, alors moi je vis très bien avec le mien, merci. Ne vous méprenez pas, je suis ok avec le combat pour l’égalité des sexes, je n’ai rien contre le fait de devenir ce qu’on pense être. Juste un peu fatigué, peut-être, d’en entendre parler non-stop depuis quelques temps, comme si d’un coup, on avait décidé de se regarder le nombril plutôt que de faire ne serait-ce qu’un peu attention à ce qui se passe autour, et qui est un peu, traitez-moi de démago, de réac, un peu plus important. Enfin, ceci dit, ce qui m’amène surtout ici, c’est la musique. Et à ce niveau, je suis plutôt satisfait. Dès « Mind breaks », le banjo, le bandonéon, la guitare hillbilly, le violon, les rythmes binaires répétitifs, les voix un peu théâtrales, on se prend tout dans la tronche comme une vague. Et c’est une vague qui nous emporte une demi-heure durant. Et qui se permet même une surprise, en amenant des éléments klezmer sur « Dortn ». Une vague dansante, à laquelle chaque titre ou presque participe. De manière totalement subjective, j’ai un peu plus de mal avec certains sur lesquels la voix masculine est un peu plus prononcée et crispante. Mais d’autres comme « Mind breaks », « Relapse », « From the river to the sea », « Dust » ou « Dortn » ont toute mon affection. Si ce disque ne détrône donc pas le Harley Poe précité, il reste donc une alternative valable.