
Sect a toujours été un groupe très engagé, et ce sur de nombreux fronts. De son héritage punk / hardcore, le groupe a gardé cette conscience politique et sociale profonde, qui doublé de son véganisme, accouche aujourd’hui d’un « Plagues upon plagues » forcément virulent. De là à dire que notre époque est du pain béni pour un groupe comme Sect…Non, je ne vais pas dire ça ; je pense que l’anxiété qui gagne peu à peu la planète est autant un fardeau pour les américano-canadiens que pour les autres. Ce qui est certain en revanche, c’est qu’ils ne sont pas près de manquer d’inspiration. Cynique, moi ? Probablement. Mais il suffit de scruter attentivement cette pochette pour réaliser que ce n’est pas si loin de la vérité ; entre la COVID, la montée du fascisme, les difficultés économiques et sociales, la catastrophe écologique nous arrivant de plus en plus vite dans la gueule, les divers troubles de l’identité (on en dira ce qu’on veut, mais le fait que l’on cherche à se définir en permanence et à tous niveaux, pour moi c’est quand même assez symptomatique d’une société qui va mal…), on a de quoi perdre pied. Enfin, tout ça pour dire que le crust hardcore de ce supergroupe formé d’anciens Catharsis et Earth Crisis (entre autres) a encore de beaux jours devant lui, et que l’inspiration doit lui venir sans mal. Toutefois, si les textes sont assurés, ce troisième album place également la barre haut avec un style bien plus texturé et pointilleux qu’on pourrait le penser. Bien sûr, les titres sont principalement rugueux, amers et bruts, mais on trouve aussi ici quelques lignes de chant clairs, quelques passages plus teintés heavy, quelques breaks atmosphériques. Et tout ça en 27 minutes, et en parvenant à imprimer des moments assez mémorables comme « #forever home » ou « No uncertain terms ». C’est bon ça !