Deuxième album pour les déglingos clermontois. Cette fois-ci, le combo ne s’emmerde pas à distinguer ses titres, à leur donner une identité propre, se contentant de leur conférer des numéros, comme autant de déclinaisons possibles d’un concept sacrément fuyant. Voyez plutôt : « petit traité de futurologie sur l’homo cretinus trampolinis (et son annexe sur les nageoires caudales) ». Moi, ça ne m’évoque pas grand-chose à part un indicible bordel. Et bien entendu, celui-ci se retrouve à la découverte des 12 titres, à travers les éléments qu’on connaît déjà des précédentes réalisations du groupe : samples fun, math rock, cheaptune, metal fusion, musique contemporaine, jazz rock… Le grand écart musical n’est pas un passe-temps chez Pryapisme, c’est une science, un art qu’il maîtrise. Et si vous en doutiez encore, sachez que si la moitié du disque est constituée de titres « classiques » (comme si ce qualificatif péjoratif pouvait convenir à Pryapisme), la deuxième moitié est composée d’un seul titre, qui reprend les 11 autres de façon orchestrale. J’avais reproché un certain manque d’unité à « Hyperblast super collider ». Ici, les pièces se suivent et se complètent, le mélange est plus homogène, les différents styles plus mariés que juxtaposés, tant qu’on se pose la question de la pertinence du découpage. La reprise in extenso façon neo classique posera aussi probablement question à bon nombre de fans ; je la trouve pour ma part parfaitement maîtrisée et intéressante à bien des égards, apportant une autre perspective à sa musique. Une belle réussite !