J’ai découvert Pedro The Lion après son split. Du coup, celui-ci m’a forcément moins affecté que les « vrais », ceux qui ont soutenu leur groupe fétiche malgré le désamour d’un monde hostile aux bonnes choses, qui ont découvert et adoré en direct ses œuvres chargées d’un double-sens que la plupart des gens ne sont pas capables de percevoir. Mais ça ne m’a pas empêché de penser que monsieur David Bazan était capable de chefs d’oeuvres, chansons douces-amères à haute teneur en émotion. Je vous ai d’ailleurs déjà chanté les louanges de « Control » dans ces pages, alors ne faites pas les étonnés. Ce cinquième album a vu le jour suite au souhait du songwriter de revenir à des choses plus indie rock. On ne s’en plaindra pas, même si le bonhomme m’avait notamment soufflé avec son album de noël « Dark sacred night » en 2016. Enfin, bref. « Phoenix » (métaphore un peu trop facile de la renaissance, mais aussi clin d’oeil à sa ville d’origine) reprend à son compte plusieurs des éléments qui ont fait la gloire du combo : des guitares plus énergiques (parfois), des chansons amères (souvent), et une musicalité unique, faite de mélodies apparemment incompatibles qui s’entrecroisent et se répondent dans une alchimie parfaite. « Sunrise » introduit ce nouvel opus en douceur, un sentiment diffus de mélancolie en bandoulière. De quoi nous amener tranquillement à « Yellow bike », qui évoque la solitude du bonhomme à travers sa relation avec la liberté sur la route. « Clean up » tourne à peu près autour du même thème, sous une forme plus positive et pop rock. « Powerful taboo » est plus obscur mais musicalement on retrouve bien le feeling d’un « Control ». « Model homes » continue sur la voie de l’introspection. Comme la plupart des titres de « Phoenix », il se montre plus direct, plus léger, moins orageux. Le spleen, lui, n’a pas bougé. Même un « Piano bench », évocation d’un souvenir apparemment heureux, prend des couleurs automnales. Et l’album se poursuit, plongeant toujours plus dans le passé et les actes manqués de David Bazan, lui permettant au passage de signer un titre splendide comme « My Phoenix », qui restera longtemps dans les têtes. Alors non, « Phoenix » ne sera pas mon nouvel album préféré de Pedro The Lion, mais ce qui est sûr, c’est qu’il ne s’agit pas d’un retour vain et sans intérêt. Et quand on sait que 5 albums ont été annoncés, on se dit que le meilleur reste à venir !
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