Que de chemin parcouru par les israéliens depuis leur première démo ! Une longue route que l’on peut d’ailleurs mesurer également à l’expansion vocale de Kobi Farhi, de plus en plus à l’aise et audacieux. Sur « The cave », le titre introductif, j’ai l’impression d’entendre chanter Serj Tankian ! C’est en tout cas une entrée en matière assez grandiose, qui rassure sur la capacité du groupe à rebondir après le départ de son guitariste d’origine (et compositeur principal) Yossi Sassi. Ce sixième album arpente les mêmes voies que les précédents disques mais va encore un peu plus loin, en accentuant le travail sur les structures, complexifiant sa musique et continuant à l’hybrider encore plus. Alors oui, tout ça ne va pas forcément dans le sens du metal. De fait, quelques incursions clairement plus pop et neo prog se font jour, et l’ensemble de « Unsung prophets and dead messiahs » est plus léger. Ce qui n’empêche pas le chant death et quelques gros riffs de parsemer ce très long cadeau du combo. Pour le reste, Orphaned Land s’évertue toujours à créer des ponts entre religions, peuples, frères ennemis, à se faire le chantre de la paix au travers d’un folk metal épique et cinématographique, toujours servi par des choeurs et une production grandioses. On ressort de ce nouvel album troublé par sa profondeur, sa beauté et porté par sa magie. Les participations de Hansi Kurch (Blind Guardian), Steve Hackett (je ne vous ferai pas l’affront de le présenter) et Tomas Lindberg (At The Gates) seront bien entendu remarquées et appréciées, mais finalement elles ne sont pas perçues comme des « featurings » mais comme des éléments tout à fait à leur place, se fondant dans un tout très cohérent et intelligent. Vous l’aurez compris, on a encore une fois pas grand-chose à reprocher à Orphaned Land, et une fois sorti de ce bel opus, on a pas envie de le faire, impressionnés par la stature grandissante du groupe !
Orphaned Land : Like orpheus