NORTT : Dodssang


Cela faisait huit ans que le danois Nortt n’avait plus donné de ses nouvelles, après un « Endeligt » dont je vous avoue que je n’avais pas du tout entendu parler. Bon, ok, comme ses grands frères d’ailleurs. Nortt, donc, pratique un mélange trèèèès trèèès joyeux qu’on pourra qualifier de funeral doom. On y retrouve les caractéristiques habituelles, du batteur neurasthénique au guitariste en mode zombie, en passant par le vocaliste tout droit sorti des abysses, le gosier encore rempli de vase, ce qui confère au chant un côté assez glaireux qui va bien avec l’ensemble. Mais il y a aussi du clavier : format piano, cordes ou nappes ambiant, il est souvent la caution mélodique du titre, là où le reste est là pour nous déchirer l’âme ou marquer la cadence de notre pas dans notre progression vers un néant inéluctable. Et cet élément est assez présent et même prépondérant pour s’écarter des habitudes du genre. Le titre de ce cinquième album signifie « Chant de mort », et c’est très représentatif de ce qu’on trouve ici ; une expression crue de la résignation, dont toute trace d’espoir a été anéantie. Le piège dans tout ça, c’est que les six titres « centraux » (le premier et le neuvième étant des intros / outros) ont une certaine tendance à se ressembler, autant dans le rythme que l’ambiance ; difficile de trouver un hit ici. Pourtant, j’ai vraiment bien aimé le disque, même s’il aurait gagné à disposer d’une batterie plus lourde et profonde, et peut-être de l’appui d’un vrai violon. Vous l’aurez compris, « Dodssang » est un disque de niche certes, mais un bon disque de niche, assez personnel pour qu’on se souvienne de la marque funèbre de Nortt.

Instagram

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *