MIDLAKE : For the sake of Bethel

Qu’un groupe parvienne à se relever après le départ de son leader et principal compositeur est assez exceptionnel. C’est pourtant ce qu’a fait Midlake en sortant en 2013 un « Antiphon » magnifique sous l’égide de Eric Pulido en lieu et place de Tim Smith. Forts de cet exploit, les gars… ont disparu. « For the sake of Bethel » met fin à un mutisme bien trop long, que le groupe semble reconnaître de lui même : la première phrase de l’album n’est-elle pas « I’ve been away now for too long » ? Bon, par contre, ce titre constitue aussi l’un des plus frustrants débuts d’albums de ces dernières années ; avec ces cinquante quatre secondes splendides terminées abruptement, « Commune » met à la fois l’eau à la bouche et la rage ; mais bordel, finissez-moi cette chanson ! Un espoir fou naît, celui de voir le groupe reprendre et compléter ce titre plus loin dans l’album. Spoiler ; non. Heureusement, « Bethel woods », deuxième titre et single, réconcilie immédiatement ; une pop folk indie comme on l’aime chez Midlake, entre douceur, psyché et mélancolie, où chaque note sonne juste. « Glistening » et son gimmick entêtant lui font suite. « Exile » se charge de confirmer le positionnement plus direct des mélodies de Midlake sur ce disque qui semble se positionner comme le chaînon manquant entre « The trials of Van Occupanther » et « Antiphon », alliant la joliesse et la délicatesse pop folk de l’un au besoin d’expansion de l’autre. En revanche, « Feast of carrion » me paraît un peu trop gentillet. Je retrouve cette ambiance extatique sur un « Noble » qui marque par sa cohérence dans le parcours musical de Midlake. « Gone » a une structure similaire à « Glistening », mais génère moins d’attention et d’accroche. « Meanwhile » non plus ne me passionne pas. En revanche, « Dawning » est d’une richesse et d’une ingéniosité folle ! « The end » marche à peu près sur ses traces, avec autant de génie. Enfin, « Of desire » brouille les pistes, débutant comme une classique balade au piano avant de connaître une incommensurable montée en puissance et un décollage rock, avec toujours cette couche de souffle assez seventies, et cette nostalgie qui colle à la peau de Midlake. Ce retour n’est donc pas exempt de fautes de goût pour moi, mais le groupe a en tout cas pris soin de bâtir une œuvre diversifiée et ambitieuse, tout en conservant le lien avec le reste de sa discographie, et c’est tout à son honneur !

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