LORD BUFFALO : Holus bolus


Lord Buffalo, c’est un peu tout ce que j’aime ; de grandes rasades d’americana bien sûr, une bonne dose d’indie rock, et une infusion de noirceur. Marrant comme l’american dream a généré une tripotée d’artistes ayant le même profil ; élevés dans le respect d’une tradition musicale ayant bercé leurs parents avant eux, leurs névroses les poussant à les travestir, les bousculer, les pousser dans leurs retranchements. « Holus bolus », c’est ça : on y perçoit bien un fonds folk / americana, mais il est recouvert d’une épaisse couche de guitares, il suinte d’un venin gothique, il est balayé d’un souffle tragique, et on y sent poindre un peu de malfaisance – fantasmée ou bien réelle, allez savoir. Tout ça justifie amplement le fait de croiser leur nom sr des sites plus spécialisés dans la musique du diable, alors que, objectivement, ils n’en ont aucun stigmate. Ce qui n’empêche en rien ces sept titres de se montrer aussi sombres – et souvent bien plus – que d’autres disques du/des genre(s). Écoutez donc « I wait on the door slab » et vous saisirez ce que je dis : le rythme martelé, le chant incantatoire, ce violon lancinant, et puis ce riff obsédant qui arrive après et qui part trop tôt, et ce final aussi chaotique que cathartique… Lord Buffalo se passe même de voix sur deux de ses titres, et les plus longs, créant des parenthèses encore plus angoissantes (« Slow drug » et la finale « Rowing in Eden »). Il m’arrive régulièrement de qualifier les disques d’expériences ; « Holus bolus » en est assurément une, et une marquante qui plus est. J’ai lu des comparaisons à Nick Cave, David Eugene Edwards, j’ajouterai peut-être Bambara, mais oui, on est dans ce registre là ; sulfureux, noir ébène, sauvage. Les titres vous plongent dans l’ambiance de façon immédiate mais le voyage s’avère finalement assez court (moins de 40 minutes) ; dommage, on en aurait aimé plus. Pour autant, « Holus bolus » ne déçoit pas, il constitue un mets de choix pour les amateurs de country gothique et assimilés.

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