
Liturgy est un one-woman band new yorkais (du moins, c’est ce que j’ai compris, puisqu’on ne voit que madame, et qu’elle semble mener le processus créatif) qui nous offre ici son cinquième album. J’avoue le découvrir avec cet album, et je le regrette, car « Origin of the alimonies » est fichtrement intéressant. Derrière son auto-appellation « transcendental black metal » un peu fumeuse, on trouve un habile et audacieux mélange de post black metal, de neo classique, expérimental et musique de film. Ce sont 37 minutes aussi éprouvantes qu’intenses que nous rencontrons ici. Le genre de disques qui va demander pas mal d’écoutes pour être apprécié à sa juste valeur, car il s’avère d’une profondeur et d’une densité impressionnantes. On y trouve aussi des cuivres, des parties orchestrales, du piano, des cordes, de la dissonance à foison, le tout dans une forme qui a tout du concept-album, elle-même séparée en sept titres de durées très différentes. Impossible donc de se repérer, de déterminer à l’avance quel type de plan fera suite à tel autre ; Liturgy est libre de ses mouvements et ne se prive pas d’en faire dans tous les sens. « Origin of the alimonies » est un sacré bordel, mais son chaos apparent cache les labyrinthiques méandres du cerveau génial de Hunter Hunt-Hendrix. Ne vous y trompez pas, ici tout est pensé et soupesé, et pour peu que vous soyez curieux, vous y reviendrez, histoire d’essayer d’en comprendre le plus possible sur cet ovni musical passionnant.