En 2015, je m’extasiais avec réserve sur le premier album des suisses de Len Sander, qui pratiquait alors un trip hop dont la classe rivalisait avec le classicisme. En « The future of lovers », je m’attendais à trouver un digne successeur. Mais la très ambiant « Moving into love » va bien vite faire vaciller mes certitudes. Ici, l’electro et les influences house ont pris le pas sur la mélancolie. Épurés, doux et caressants, les titres s’enchaînent et forment un tout beaucoup plus léger et « positif » que le précédent. Une reconversion assumée et voulue par le groupe : si « Phantom garden » était un disque de rupture, celui-ci est plutôt consacré au développement des sentiments amoureux. D’où cette atmosphère apaisée et idyllique. Simple mais pas simplistes, les titres sont caractérisés par un travail encore plus important sur les textures et le son. « The future of lovers » est donc un album complètement solaire, lumineux, estival… et clairement pas pour moi. Bien sûr, ça et là, des notes plus bleutées sorte du placard, mais à doses homéopathiques. Je n’en veux pas à Len Sander de vouloir s’adonner au bonheur plutôt qu’à la glorification de la morosité, mais il est certain que ces chansons ne me touchent pas comme celles du précédent. Je laisserai donc Len Sander continuer son chemin, non sans une once de regret pour une expression plus cafardeuse qui lui allait plutôt bien !
Len Sander : Woman on the run
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- 80Les combos suisses donnant dans le trip-hop ne courent pas les rues ; voici la première bonne raison de vous intéresser à Len Sander. La deuxième, c'est que « Phantom garden », le premier album des zurichois, est très bon. Ah, là, je sens que j'ai un peu plus piqué votre curiosité ! Il…