
En 2015 (déjà ?), j’étais ressorti de « Du bout des lèvres », le premier album du parisien, un peu mitigé. Parce que, si elle avait un charme indéniable, sa musique pop néo classique légèrement surannée se réclamait un peu trop, sans le dire, de Biolay et consorts. Que son air de dandy branleur trouvait ses limites dans la répétition. Mais la pochette décalée de « Musique de chambre » m’a rappelé autant les qualités du Noiseur que sa propension à proposer des titres assez sombres, qui donc contrastent fortement avec elle. Quatre ans, c’est assez pour changer. D’ailleurs, quand débarque « l’origine du monde », on est assez surpris. Plus direct, plus coquin, avec quand même cette patte mélodique mélancolique, le single marque un tournant. Tournant confirmé avec « Aston morphine » et ses clins d’oeils littéraires, qui traite plus d’immédiateté que de questions existentielles (même si…). « Dépression nord » est un peu plus ouvert encore, plus drôle aussi, se situant dans la mouvance « nouvelle variété » inspirée eighties façon Vendredi Sur Mer. Je les verrais bien nous gratifier d’un duo d’ailleurs… « Summer slow 88 » joue avec son image, en fait des caisses, jouant la carte de l’autodérision. Enfin, la chanson-titre (qui n’en est pas vraiment une puisque le titre est entièrement parlé) est…une présentation. Le Noiseur s’y livre, y livre ses attentes, son quotidien de mec un peu solitaire qui rêve de s’ouvrir aux autres, n’y arrive pas forcément et se prend quelques portes fermées au visage. Bilan de cet ep ? Un glissement assumé plus « grand public » qui permettra peut-être au Noiseur de rencontrer son public, mais qui lui ferme un peu plus ma porte. Bah, s’il se sent mieux là, pourquoi pas ?