Kiki Rockwell est une artiste émergente moderne et féministe avec un petit côté néo baroque qui nous vient de Nouvelle Zélande. Sa musique, sur ce premier album (pas eu l’occasion d’écluser les premières productions maison de la dame), est un mélange très audacieux de folk, musique du monde, electro, indie pop et néo classique. Le tout avec un feeling assez sombre et cinématographique. En gros c’est beau, mystérieux, accrocheur et un peu flippant. Oui, tout ce que j’aime. D’entrée de jeu, l’intro « The earth is turning » sonne comme un compromis entre une chanson traditionnelle irlandaise, une chanson pour enfant et un chant de sorcières lors d’un sabbat (c’est en fait la reprise d’une chanson traditionnelle anglaise). « Strange premonition » marie un phrasé et un rythme limite trap avec un chœur type chant sacré. « Faery ring » brouille les pistes avec un violon neo classique qui laisse vite la place à une électro teintée de tics vocaux pagan. Et puis il y a l’ambiance oppressante de « Malleus maleficarum » avec son gimmick en allemand et ses percussions, celle blues – folk de « The kelpie », les voix menaçantes de « Holy rage », la très paisible « Dragonrider », la reprise pas vraiment reconnaissable du « Satisfaction » de Benny Benassi… Bref on croise pas mal d’ambiances différentes, et on a de quoi se régaler si on aime la musique mélancolique, sombre, créative et personnelle. Kiki est née à San Francisco mais à grandi à Bonn et à Auckland, ça explique en partie la richesse de ses influences. Kiki Rockwell est un compromis entre plusieurs époques et plusieurs genres, portant une sorte d’universalité déviante. Un côté très médiéval fantastique pour les geeks, de l’electro / techno pour les clubbers, de la folk et des vrais formats pop songs pour les boomers, de la noirceur et des thèmes pour les néo goths… « Eldest daughter of an eldest daughter » est une sortie plus qu’excitante et pleine de titres forts qui rebat les cartes d’une neo folk un peu trop moribonde.
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