KAE TEMPEST : Self titled


Kae Tempest a un statut bien particulier dans l’univers du hip-hop actuel, et l’un des palmarès les plus originaux qui soient. Acceptée tôt dans une école d’arts de la scène et de la création, elle a été reconnue comme une poétesse et une artiste prometteuse, gagnant le prix Ted Hughes en 2013. Son premier roman a également été récompensé, puis son parcours, avec cette nomination de meilleure interprète féminine aux Brits Awards. Kae a ensuite fait son coming out comme non binaire, avant que iel se transforme en il en devenant homme trans. Ses albums ont toujours reflété cette complexité et cette lutte intérieure. Est-elle terminée ? Il nous est permis d’en douter, mais en tout cas ce disque éponyme porte un message ; voilà, c’est (enfin) moi, telle que je suis aujourd’hui et que vous devez m’aborder. D’ailleurs, « I stand on the line », le premier titre de l’album, sonne comme le générique de la vie de Kae. On retrouve en fait ici différentes composantes des autres albums de l’artistes ; des trucs posés façon spoken word, des sons electro pop, des morceaux plus vénères, des titres introspectifs… « Self titled » est un disque de hip-hop, pas de rap. Il montre à la fois tout le potentiel et la diversité que peut revêtir le genre. Il sera bien sûr plus apprécié des amateurs de slam, et encore plus s’ils sont anglophones ; d’autant plus que Kae Tempest n’adopte jamais de flow mitraillette ne permettant pas de saisir son texte, et que son accent purement anglais n’est pas encore trop prononcé. Comme d’habitude, pas de bande et d’instrus ici mais de vrais instruments, des textes ciselés et impudiques, une énergie et une force qui déplacent des montagnes. Bref, Kae Tempest est encore dans la partie, prêt à souffler la concurrence – mais laquelle ?

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