On savait déjà Ihsahn très productif. On connaissait également sa curiosité musicale, sa soif de découvrir et d’expérimenter. Aujourd’hui donc, une petite année après Eremita, il revient avec « Das Seelenbrechen », où il pousse le côté prog un peu plus loin. Si on reconnaît le genre des albums précédents sur « Hiber », le premier titre, les autres pourraient faire penser à un Nightingale (le projet solo de Dan Swano) réactualisé et coupé au black, d’autres à une version extrême et plus cinématographique de Pink Floyd… On trouve aussi ici de l’expérimentation pure, sorte de jazz extrême (« Tacit » et « Tacit 2 »), et du dark ambiant industriel qui finit mal (« See »). Accompagné du batteur de Leprous, Ihsahn trace sa voie toute personnelle en repoussant toujours plus les limites de son univers. « Das seelenbrechen » est plutôt un bon disque, le norvégien ayant toujours eu un sens de l’à-propos musical assez exceptionnel. Pourtant, son originalité va à l’encontre de son efficacité et de sa musicalité, et au final si on ressort satisfait de l’écoute de ce cinquième album, on est pas certain que c’est celui qui hantera nos nuits à venir, et ce malgré son aspect horrifique très sympa.