Treize années que les mélodies et la vision de Joe Acheson m’accompagnent. Pour ce quatrième album (cinquième si on compte la bande originale du jeu « Creaks » sortie en 2020), je m’attends donc à retrouver ce style trip hop percussif et magique de par ses développements mélodiques cinématographiques. Mais ce nouvel album, dont le titre s’inspire du poète portugais Fernando Pessoa (« Personne ne se lasse de rêver, car rêver c’est oublier, et l’oubli ne nous pèse pas, c’est un sommeil sans rêve pendant lequel nous restons éveillés ») prend une direction légèrement différente. Certes, ce domaine du rêve, effectivement, nous sommes amenés à l’arpenter tout au long des albums du britannique, et ça ne change pas ici. Dès la superbe « Hammered », on est happés par la profondeur de la chose et on retrouve le génie de son créateur. La bien plus jazzy « Little buddy move », en revanche, ne capte pas mon attention. Heureusement la sombre et labyrinthique « Skylarks » fait mieux, même si elle se montre bien plus complexe et electro que ce à quoi on a été habitué. Au sortir de ce très long titre (le plus long de l’album), il est bien temps de se reposer avec une « Nightfall » qui revient aux bases ; un piano, une batterie. « Scatter » repart vers plus de jazz ; décidément, c’est pas mon truc. « Ripple » est un peu trop léger et court pour que son univers entre en concordance avec le notre. « Broken » en revanche coche toutes les cases. « Cage then brick » est un interlude honnête, qui nous amène à une « Reverse learning » qui ne s’avère pas assez franche dans sa mélodie. Le titre qui donne son nom à l’album se devait de se montrer mémorable pour clore le disque, et c’est bien le cas ; d’une beauté confondante, il prouve que Hidden Orchestra est encore digne de faire rêver les amateurs de trip-hop. « To dream is to forget » est certes imparfait, mais il présente un autre visage du travail du compositeur et compte assez de forces pour en masquer les faiblesses.
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