Je ne m’étais jamais penché sur le cas de Hail Spirit Noir. Pourtant, le fait qu’il se décrive lui-même comme du « progressive black metal » aurait du me titiller les papilles. Mais voilà, il a du se trouver au mauvais endroit au mauvais moment, ou moi d’ailleurs, et sa musique a donc totalement été occultée à mes oreilles. Mais aujourd’hui, l’occasion m’est donnée de me rattraper avec ce troisième album des grecs au titre à la fois très évocateur et énigmatique. Alors oui, on imagine (forcément) une rencontre entre un black metal cru et des ambiances jazzy. Bon, on est assez loin du compte. Par contre, le groupe, lui, est dans le vrai. « Mayhem in blue » ne galvaude en aucune façon le qualificatif « progressif ». On peut d’ailleurs plus parler de post metal progressif que de black progressif ; le côté noir du genre est certes palpable, mais son vocabulaire musical n’est que partiellement présent. Pour autant, ce disque n’en est pas moins bon ; mes remarques ne sont là que pour mettre en garde celui qui viendrait chercher ici autre chose que ce qu’il va y trouver. « Mayhem in blue », donc, est un très bon, excellent album d’un genre hybride entre deux cultures, deux époques (le côté prog est assez old school). Mais c’est surtout la manifestation d’esprits libres et créatifs, ouverts à plus que ce que ne peuvent percevoir nos esprits étriqués. Et ô combien talentueux ! En six titres, Hail Spirit Noir met une claque monumentale à mon ignorance / indifférence à son parcours musical jusqu’alors. Et signe un monument.