FLYNT : Monsieur julien


ça fait un moment qu’on avait pas vu Julien Vuidard alias Flynt sortir un album. J’avais bien aimé « Itinéraire bis », son deuxième album sorti en 2012. Depuis, il en a sorti un autre en 2018 qui m’a un peu échappé. Aujourd’hui, on l’appelle monsieur, forcément. « Monsieur Julien », on va pas se voiler la face, c’est du rap de daron, du rap de mec qui a vécu, grandi, pris dans la gueule mais connu aussi des joies qui changent un homme. Ce mélange de regrets et d’espoirs, de reconnaissance et d’amertume,
c’est le programme de « Monsieur Julien ». Flynt n’a rien perdu de sa plume. Subtile, posée et efficace, elle se nourrit des expériences de vie du rappeur, en tire des leçons qu’elle tente de prodiguer à son tour. Mais si les textes s’écartent des poncifs du genre, les instrus aussi s’en écartent en proposant un style un peu film noir, jazzy. Bien sûr, on essaie ici et là de s’adapter aux genres en vogue (« Bizi »), mais on est loin de l’ambiance street. Justement, l’ambiance, c’est à la fois la force et la faiblesse de ce disque, qui enchaîne les titres qui se distinguent de ceux des autres, mais finissent par se ressembler un peu trop. Certes, Flynt ne veut pas se plier aux exigences d’accroche ou d’écriture, et c’est tout à fait louable, mais on serait mieux ici si les beats et le flow gagnaient un peu en intensité une fois de temps en temps comme ça pouvait être le cas sur « J’éclaire ma ville ». Reste que des albums comme celui-ci sont importants, rien que pour le fait de montrer qu’ils sont possibles, et que le hip-hop peut être un guide plutôt qu’un cul-de-sac.

Site officiel

Paroles de l’album

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