
Plusieurs choses me dérangent chez Duquette Johnston. Premièrement, je lis ici et là qu’il représente l’avant-garde de la musique de l’Alabama. Euh… vraiment ? Entendons-nous bien ; je ne connais pas assez la scène de l’Alabama pour la juger vraiment, mais je suis certain qu’on peut trouver bien plus ambitieux et expérimental que Duquette Johnston là-bas. Oh, pas que sa musique soit banale pour autant – mais nous y reviendrons plus tard. Ce qui me dérange aussi – mais c’est bien plus anecdotique, je vous l’accorde – c’est que le véritable prénom du monsieur, c’est Daniel. Mais il a choisi de se faire appeler Duquette. Vraiment (encore) ? J’ai beau chercher, je ne comprends pas. Bon, soit. Duquette Johnston, donc, est actif à la fois sur la scène musicale et dans les milieux de l’art et du prêt-à-porter depuis quelques années. Il sort aujourd’hui d’un certain mutisme pour nous asséner un nouvel album solo, le quatrième. Celui-ci invoque à la fois l’americana, le rock indie des nineties, la pop, le shoegaze. Le monsieur a commencé à y travailler en 2017, et ce temps a été assez bien employé à l’écoute de cet album. Celui-ci déploie des titres à la fois cools, mélancoliques et accrocheurs. Enfin, on entendra jamais un titre de Duquette Johnson sur les ondes. Pourtant, certains se montrent bien plus intéressants que ce qu’on peut y trouver, sur les ondes. Pas tous, je vous l’accorde. Du moins pas pour moi ; j’ai un peu plus de mal avec les pistes les plus basiquement rock de cette collection. Mais d’autres, comme « Whiskey on the wine », « Forgive me », « Mystics » ou « Run with the bulls », valent le coup d’être explorés, et constituent une raison amplement suffisante pour que le monsieur oublie un peu son entreprise et continue ses efforts musicaux !