Adrian Hates tournait autour de l’idée depuis un moment, la voici matérialisée : « Under a timeless spell » n’est en effet pas tout à fait un nouvel album du « groupe » de darkwave allemand, mais en fait les relectures de 10 titres du projet avec l’appui précieux de l’orchestre philharmonique de Leipzig. Les nouvelles versions gagnent encore en tragédie et déploient une beauté certaine. Chaque instrument est remplacé par des instruments classiques, et tout ce qui reste des originaux, c’est la voix de leur créateur et la couleur générale. Mais même s’ils sont reconnaissables, le traitement qui leur est apporté change quand même beaucoup de choses, et il sera certainement très agréable pour les fans de les redécouvrir sous un nouveau jour. Le travail de réorchestration est vraiment impressionnant, et on comprend que c’est un projet qui tenait à cœur à Adrian Hates, et qu’il s’y est vraiment investi. Diary Of Dreams a trente-cinq ans de carrière derrière lui, et il est donc temps qu’il obtienne ses lettres de noblesse. De fait, les titres pourraient bien être appréciés par un autre public, ils sont ici bien moins porteurs d’une image « gothique », voir plus du tout. Maintenant, je vous dis ça en ayant un regard complètement neutre sur la chose, car pas assez connaisseur des originaux pour faire la comparaison. J’ai tout de même poussé jusqu’à aller en écouter certains, et je dois dire que la différence est parfois assez renversante. « Under a timeless spell » n’est donc pas qu’une lubie, une autocongratulation vaine ; c’est une vraie preuve de la vivacité de Diary of Dreams et du fait qu’il vaut bien mieux que la niche dans laquelle il se trouve, avec ou contre sa volonté.
