1994. Adrian Hates, qui aime l’electro dark et le rock gothique, fonde Diary Of Dreams et lui donne une couleur ni trop sombre ni pas assez. 2015. Plus de vingt ans après la création du projet, Adrian Hates sort son douzième album. Qu’est-ce qui a changé ? Ah, mais j’oublie un détail qui n’est pas si anodin. Diary Of Dreams est allemand, et partage donc la scène avec une foule de formations du même genre. La question est donc plutôt : Diary Of Dreams a-t-il encore quelque chose de valable à proposer ? « Sinferno » démarre et n’a aucun mal à instiller l’intérêt de son auditoire, avec son côté martial et épique assumé, même si sa grande rigidité fait craindre un manque de diversité au sein de ce nouvel album. Crainte vite balayée par une « Endless nights » superbe et beaucoup plus darkwave, une « Ikarus » bien plus mid-tempo et pop, et une « Krank » bien plus ambiancée, rampante et mélancolique. Nous voici rassurés. « Grau im licht » montre le visage d’un artiste toujours habité par le genre qu’il chérit depuis des années, et qui a conservé sa faculté à composer des titres classiques et terriblement efficaces. Guitares tranchantes ou discrètes, rythmiques electro catchy, vocaux graves et soyeux ou plus dictatoriaux, les douze titres de ce disque sont autant de petites perles qui jalonnent un parcours déjà fort honorable. La réponse est donc oui. Oui, Diary Of Dreams a encore des choses à dire, et oui, la façon dont il le fait mérite largement que l’on s’y penche. « Grau im licht » est un très bon cru, et oui, il faut l’écouter !