
Sur ce site, il y a pas mal de découvertes personnelles, issues de connaissances ou de recherches, et puis il y a des disques comme celui-ci, que je reçois dans la boîte aux lettres… Il me faut vous dire que si je l’avais reçu par mail, il y a de grandes chances que j’aurais bazardé celui-ci sans ménagement. Oh, peut-être pas rien qu’au titre, mais au moins à la description : chanson réaliste, francophone, ambiance cuivrée et positive… Pas du tout le profil recherché. Mais voilà, Le Bureau de Lilith a dépensé de l’argent pour me faire un envoi, avec le cd et la com’ qui vont bien, et pour moi, ça signifie au minimum une écoute ; question de respect mutuel. Et, bon, je ne vais pas vous mentir ; souvent, malgré cet acte, le diagnostic était le bon au départ, et le cd ne finit jamais chroniqué dans ces pages, faute d’intérêt de ma part. Mais parfois, contre toute attente, ça marche. « Trêve de comptoir » est le vrai-faux premier album de ce groupe de Haute Savoie tout de même actif depuis 2013 et déjà auteur d’un premier album autoproduit, avec toutefois une formation plus restreinte. A la carte, onze titres qui auront pour beaucoup des échos des Ogres de Barback, les Hurlements d’Léo, Debout sur le Zinc… Bref, un style que l’on connaît déjà, des histoires peuplés de gens ordinaires aux pensées ordinaires mais pas moins universelles, de vers communs mais non moins poétiques, de mélodies simples mais accrocheuses. C’est probablement ce qui fait que ça fonctionne et qu’on parvient à s’approprier les chansons si vite ; Au Comptoir des Histoires, c’est le groupe du bas de la rue, celui qu’on va écouter l’été, attablé en terrasse, un verre à la main, en refaisant le monde. Un album pas exempt de regrets et d’amertume, mais qui fait passer tout ça avec philosophie (de comptoir?) et bonne humeur. « Trêve de comptoir » ne sera pas mon album du moment, mais sa consommation ne m’a pas soûlé du tout, et l’idée de relancer une tournée ne m’a même pas donné de vertiges. Une bonne adresse pour les amateurs du genre !