
C’est vrai, ça fait un moment que je n’ai laissé traîner mes oreilles du côté de Seattle à la rencontre de Sadistik. Pourtant, en 2014, « Ultraviolet » m’avait vraiment fait bonne impression, avec ses prods atmosphérique assez personnelles. Un disque plus tard, le voici avec ce nouvel opus produit par Kno des Cunnynlinguists, dont les très bons « A piece of strange » et « Oneirology » avaient été positivement remarqués aussi. Cette union, sur le papier, peut donc accoucher du meilleur. « Burning suns », intro chantée, augure d’ailleurs du meilleur. « You don’t know » confirme les teintes sombres du premier titre, et la coloration assez electro de l’ensemble. Kno habille les titres de nappes assez acides, de rythmiques nerveuses et sèches et de samples ou parties enregistrées chantées, le tout dans un format mid-tempo qui laisse au flow de Sadistik de la place pour s’étaler. On appréciera aussi que celui-ci ne monopolise pas l’attention ni l’espace sonore ; chacun a son espace d’expression, et on peut ainsi apprécier le travail de chacun. Il est impressionnant de constater à quel point l’univers de ces deux-là se répond et se correspond, et si on peut certes regretter de ne pas pouvoir trouver un vrai hit hip hop ici, on peut en revanche faire une grosse moisson de très bons titres, parmi lesquels je retiendrais « 27 », « Mothlight », le très Kavinskyen « Godmode », « Apple valley », « Serpens »… En fait pas mal d’entre eux, puisque la patte de Kno, un hip hop electro mélancolique et tranquille, est assez marquée et ses productions assez constantes en terme de qualité. Bref, les deux compères ont l’air de s’être compris, trouvé même, et on ne peut qu’espérer que cette collaboration one-shot prenne une tournure plus pérenne, et même que les participants se challengent l’un l’autre pour se pousser dans leur retranchements et proposer quelque chose d’encore mieux que ce très très bon « Bring me back when the world is cured ». Wait and see…
Kno et Sadistik ont produit un précédent EP avant ce long format. Il s’agit de Phantom Limbs, un peu moins électro mais très vaporeux et lui aussi rempli de « contre voix » en écho à celle de Sadistik. À écouter
Merci, j’essaierai d’y jeter une oreille !