De la chanson pop francophone, je ne connais pas grand-chose. Tout simplement parce que la plupart du temps, ça ne m’intéresse guère. Trop léger, trop typé chanson, un peu trop gnan-gnan, c’est un genre de magiciens ; ses acteurs me font perdre toute motivation à continuer l’écoute. Mais, oui, quand on me force un peu la main, je parviens à aller au-delà de mes préjugés et faire le job. Alors puisque ce deuxième album du québecois Alex Nevsky m’est envoyé, je me sens obligé de m’y plonger. Pour arriver à nos frontières, il a du montrer patte blanche, ce qui correspond à plusieurs milliers de ventes dans ses contrées en langage discographique. Car oui, mes amis, nos cousins éloignés ont eu l’occasion de découvrir « Himalaya mon amour » il y a une bonne année déjà. Il y a même décroché quelques jolies récompenses. En 13 titres, le jeune homme se ballade quelque part entre un Thomas Fersen, un Dominique A et une Cœur de Pirate, au travers de titres volontiers intimistes sinon mélancoliques, et d’autres plus orchestraux et poétiques. Le résultat s’écoute sans déplaisir, même si on aimerait parfois que le fil ténu sur lequel le compositeur fait progresser ses chansons rompe et que celles-ci tombent dans un excès de l’un ou l’autre. Car si on ne peut pas taxer ce deuxième opus de timoré, il y a en lui quelque chose de trop propre, de dangereusement lisse. Le danger étant, bien sûr, qu’il nous frôle et nous caresse comme de la soie, mais qu’il ne présente pas assez d’aspérités pour qu’on s’y accroche durablement.
Alex Nevsky : Himalaya mon amour