
Gia Ford se demande si le fait d’avoir eu des parents divorcés, d’être un « enfant-valise », a conditionné le fait qu’elle s’intéresse à tout ce qui est un peu déviant, qu’elle écrive d’avantage sur les marginaux et les ratés que ceux qui vivent une vie parfaite et qui aspirent à nous faire partager leur vision du bonheur. Je ne sais pas vraiment, même si j’avoue ne pas être moi-même très net. Mais en tout cas, le texte de « Poolside », très bon premier titre dark pop de ce premier album, semble aller dans ce sens. « Loveshot » est plus à la fois groovy et plus rock, tout en restant très accrocheur. « Alligator » repart vers le style plus dramatique qui habille la grande majorité des titres. « Transparent things » est un disque qui parle finalement assez peu de Gia Ford ; la jeune femme a du mal à s’exprimer sur le sujet, préférant jouer la carte de la fiction. Et musicalement, elle brouille aussi les pistes, employant des éléments trip hop, pop, cinématographiques, disco, folk… Oh, je sais, ça a l’air bien bordélique sur le papier. Heureusement, ça l’est beaucoup moins dans les faits. « Transparent things » est certes difficile à classer. Le son est moderne, mais l’ambiance est assez rétro. A qui s’adresse-t-il ? Aux amateurs de sensations pop indie qui cherchent autre chose, tout en étant attachés aux mélodies qui font mouche. A ce niveau, pas mal de titres s’en sortent haut la main ici. Pourtant, il manque quelque chose à ce premier album pour en faire quelque chose de plus qu’une belle prise. Probablement un peu d’expérience, ou une idée plus précise du résultat escompté. Mais Gia Ford reste une artiste à suivre.