La darkwave, le post punk sont des genres qui me parlent ; ils sont à mi-chemin entre énergie et abattement, agression et noirceur, et cette dichotomie, cette lutte interne permanente me correspond tout à fait. True Faith et Bleached Cross sont deux formations assez underground nous provenant de Chicago. Elles ont déjà collaboré ensemble à l’occasion d’une face B d’un single pour Bleached Cross, suite à quoi un rapprochement s’est opéré, qui aboutit ici (avec le coup de pouce de leur label) à un vrai split album de 8 titres et presque 40 minutes. C’est Bleached Cross qui entame les hostilités avec une « Grief’s eternal wound » qui pose le décor d’un style entre darkwave et electro-dark avec une voix claire posée qui se double souvent d’un chant saturé / black en arrière-plan. Ce premier titre est tout à fait excitant, avec un rythme qui s’emballe ou se ralentit parfois, et une mélodie très accrocheuse. Pourtant, mon coup de cœur va à « Rain of tears » plus axé sur les nuances et son refrain entêtant « promise me you’ll say goodbye ». Je suis moins convaincu par une « Litany » plus classique et colorée. « The weeping » suit à peu près le même chemin ; un bon titre, mais pas à la hauteur des deux premiers. On passe ensuite à True Faith avec une « What if (I could tell you) » qui amène une guitare plus franche et un son bien plus post punk et daté. Le titre est bon mais peut-être un peu long. « The means » attaque plus frontalement, avec un gimmick vocal qui lui donne de l’allant ; c’est bien mieux. Mais c’est avec une « Life awaits us » au refrain bien plus imparable que le groupe se révèle. Enfin, « What is owed » finit le taf sans mal avec son chant et son refrain plus rageur, créant par là même une sorte de symétrie obscure au sein du disque. Et donc ? Donc, avec 2 très bons titres pour chaque formation, on se situe plutôt dans une très bonne moyenne, et même si j’avoue un net penchant pour le style de Bleached Cross, plus actuel et hybride, je suis loin d’avoir perdu mon temps avec ces deux formations américaines.
Related Posts
- 10000On l'avait un peu vu venir : ça fait un moment que dans la la musique du groupe de Birmingham, les synthés ont supplanté les guitares. Et puis récemment, l'intégration de Benjamin John Power alias Blanck Mass, déjà reconnu en milieu electro pour son implication dans Fuck Buttons... Alors une ode…
- 10000Sixième album pour les suédois de Then Comes Silence, et deuxième pour moi. Bizarrement le groupe est souvent considéré comme un représentant de la scène post punk, alors que dès les premières notes vous pourriez le cataloguer comme une formation rock gothique. Bon, il ne s'agit que de sémantique, mais…
- 10000Perturbator a longtemps été l’une des figures les plus emblématiques de la synth wave. Mais l’artiste, depuis quelques temps, se détache peu à peu du genre qui l’a fait connaître pour explorer d’autres horizons, tout aussi sombres mais plus variés. Pourtant, « Reaching Xanadu » s’inscrit dans un registre electro / synth…
- 10000Du post punk en provenance d'Espagne, je suis preneur. Alors je lance l'écoute et là, surprise ; ce que je découvre n'a pas grand-chose à voir avec ce que je m'attendais à trouver. En lieu et place de guitares froides et de basse sèche, on se retrouve dès « Doctrina » face à…
- 10000Je chronique rarement des ep, mais quand je le fais, c'est que le combo m'a vraiment percuté. Pour Texoprint, c'est leur single « Mumble », son côté sombre et noisy, qui m'a mis à terre. Les anciens Kalaallit Nunaat (oui, je pense aussi que vous avez bien fait de changer de blase,…