
Automata est une formation française évoluant dans le milieu post rock. En soi, il est difficile de parvenir à tirer son épingle du jeu quand on essaie de se faire un nom dans un milieu aussi peuplé (et petit) que celui-là. Les gars essaient, pourtant, selon leurs dires. Et c’est vrai qu’en écoutant attentivement ce disque, on peut leur accorder ça. Certes, du post rock, il y en a une bonne dose ici, et ça fait partie intégrante de l’ADN du groupe. Mais autre chose est à l’oeuvre ; quelque chose de moins travaillé, de plus brut et direct. Le groupe lui-même a du mal à le qualifier, à qualifier son style : post rock, post metal, post progressif, post quelque chose, pré quelque chose… Peut-être que les américains le qualifieraient de « guitar driven atmospheric rock », et ils seraient plutôt dans le vrai. En tout cas, ce premier album est assez intéressant pour que, un an après sa sortie en autoproduction, le label Epictronic se décide à le ressortir. Une bonne idée, puisque sans ça, il serait passé à des kilomètres de moi, et peut-être de vous. Or, il fait preuve de qualités mélodiques certaines. Automata ne cherche ni à être plus cinématographique, ni plus sombre, ni plus avant-gardiste que les autres. Et à vrai dire, c’est assez rafraîchissant. Il prend presque même le contre-pied de tout ça, en basant ses titres sur des riffs de guitare jouant la carte de la mélodie et de l’émotion, sans esbroufe ni excès de trémolos. Les cinq titres passent assez vite, exploitant des ambiances proches mais pas identiques, des mélodies classiques mais pas surexploitées. A la fois dans le style et en-dehors, Automata ne crée pas vraiment la surprise mais est loin de susciter la déception. Un bon point pour un espoir à confirmer !