
Faire de la country ou du bluegrass quand on vient de Nashville, Tennessee, c’est pas vraiment un exploit, presque plus un passage obligé, un héritage. The Infamous Stringdusters a vu le jour en 2006 et s’est assez vite fait remarquer outre-Atlantique pour son style énergique et fédérateur. Depuis, il a fait du chemin et gagné plusieurs grammy pour « l’album bluegrass de l’année ». Oui, on ne voit ça que là-bas, c’est vrai, mais ça reste un gage de qualité, d’autant plus que c’est largement mérité. Bien sûr, je vous annonce ça de mon statut de non-spécialiste du bluegrass, même pas foutu de détecter que nos amis proposent une version progressive de celui-ci, loin, très loin des clichés habituels. Ce que j’ai bien capté en revanche, c’est que, si tout ici sonne de façon assez classique de mon point de vue européen, chacun de ces titres aurait sa place dans une série télévisée. Est-ce que The Infamous Stringdusters joue avec les clichés ? Est-ce que ses mélodies semblent être sorties de l’imaginaire collectif, d’un recueil de titres traditionnels ? Oui. Ces mélodies vocales, ces cavalcades de banjo, ce groove de cowboy, on les connaît, c’est la représentation même de l’Amérique. Parfois, c’est vrai, c’est un peu trop démonstratif, tant que ça confine au jazz. Mais la plupart du temps, ça a beau être assez guilleret, ça fonctionne très bien. « Toward the fray » ne sera pas mon album du moment, mais si, effectivement, je devais jeter mon dévolu sur un disque de bluegrass, il serait en très bonne posture.