
Wastoid est un acteur respecté de la scène punk de Charlotte. Mais n’allez pas croire que le style de Wastoid est si simple à appréhender. Du punk, il y en a bien sûr ici ; c’est même le point central du disque, à n’en point douter. Mais sûrement plus dans l’attitude que dans le son. Car Wastoid y verse largement des éléments hardcore, noise, sludge et crust. C’est le chaos ici. On est agressé en permanence. D’abord par la voix de Mike Smith, qui éructe, hurle et vocifère plus qu’il ne chante. Puis par les riffs qui posent des riffs hardcore classiques et puissants, et une rythmique concernée qui martèle certes sans grande fantaisie mais avec une constance et une énergie qui forcent le respect. Le tout quasiment toujours en moins de une minute trente par titre. Le genre de disque qui joue la carte du tout ou rien ; soit tu kiffes non stop, soit c’est ta frustration qui l’emporte et te fait trépigner de rage. Alors, il n’y a pas de place pour un entre-deux ? Bah, je ne pense pas vraiment. Parce que même si Wastoid fait preuve d’une relative versatilité (pour un disque de ce genre, gardons bien toute mesure), il faut savoir apprécier les brûlots rugueux et la violence gratuite. Ouf, c’est mon cas ; je dis donc un grand oui aux old school « Stye » et « Far from cars », l’hystérique « Friends and strangers », aux guitares Deftoniennes de « In 10 years I’ll meet you there ». Bon, le reste est un peu moins marquant, mais en moins de vingt minutes, c’est déjà très valable pour moi.