The Otolith est une formation post doom avant-garde née des cendres de SubRosa, groupe d’abord autoproduit qui s’en rapidement taillé une réputation et un succès monstrueux auprès d’un public sludge / doom toujours avide de sensations nouvelles. Lors de l’annonce du split du groupe, pas mal de membres ont annoncé partir dans leur direction propre, au travers de projets personnels voir solo. Les voici pourtant majoritairement présents au sein d’une nouvelle formation qui rappellera forcément par pas mal d’aspects la musique de « son géniteur ». On ne se prononcera donc pas sur le bienfondé de ce split, mais on appréciera de retrouver des ambiances similaires dans une suite qui va un peu plus loin. Avec ses six titres pour plus d’une heure de musique, « Folium limina » en a forcément sous la pédale. Si « Sing no coda » pourrait à son entame rappeler le « High hopes » de Pink Floyd, il nous sort rapidement le gros son, les voix ensorcelantes et le violon lancinant (et omniprésent). Et je pourrais vous dire que c’est du déjà entendu, ce mélange de mur de guitare, de subtilité instrumentale et de noirceur, mais je ne peux pas ; je suis trop bien là. The Otolith prend le temps de développer ses titres («Sing no coda » est d’ailleurs le plus copieux, avec plus de 13 minutes), mais il ne laisse rien au hasard. Même quand les guitares se font discrètes, qu’elles musellent la disto, elles restent d’une précision métronomique, et tout, des plaintes de violon en passant par la voix déchirante de Matt, est à sa place. Chaque sifflement, chaque note, chaque centimètre carré est pensé pour que le grand tout bénéficie du plus grand impact émotionnel possible. Et c’est réussi, « Folium limina » est grandiose, chacune de ses (longues) parties est un bonheur pour un metalleux attaché à la puissance et à une forme de beauté désespérée.
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