
« While we’re at it » m’avait en partie refroidi ; je le trouvais trop facile, trop classique, sans grand enjeu. Alors ce onzième album, je le souhaitais plus pêchu, plus intense, plus rugueux, moins insouciant. Fraîchement arrivés sur Hellcat, et ayant confié la production à Tim Armstrong (forcément) et Ted Hutt (Flogging Molly), The Mighty Mighty Bosstones auraient pu en profiter pour réajuster leur fringues toujours impeccables, et proposer quelque chose de plus « historique ». Et bien…pas vraiment. Et pourtant, « Decide » part vraiment bien, parfait titre ska-rock dans la lignée d’un « A jacknife to a swan ». Mais « Move » se tourne déjà plus du côté festif. « I don’t believe in anything », malgré son titre punk, suit le même chemin, mais se ravise en cours de route avec un refrain un peu plus rock. « Certain things » introduit une guitare plus country pour une semi-ballade pas désagréable du tout. « Bruised » est plus marqué reggae. « Lonely boy » réinvestit les racines ska pur du groupe… Les titres sont globalement très groovy et de bonne qualité, mais il faut se rendre à l’évidence ; les gars ont définitivement enterré le « core » de leur skacore, et si ce disque peut ravir le coeur et le corps de nombreux fans de dérivés du ska, il n’a pas « What it takes » pour me rendre heureux et me rendre la foi. Mention spéciale quand même (même si ce n’est pas du tout mon titre préféré) pour « The final parade » et son casting impressionnant, regroupant tout ou presque du gratin ska-punk des vingt / trente dernières années. Je le redis pour être clair ; je n’accroche pas à « When god was great », mais si vous cherchez un « feel good record » ska rock, vous seriez bien avisés d’y poser vos valises.