Voilà treize ou quatorze ans que Stephen Fretwell n’a pas sorti d’albums. Ça fait long. Depuis tout ce temps, Stephen a vécu. Il s’est retiré du monde de la musique, a élevé deux enfants, a divorcé. Et il revient avec un album intimiste, mélancolique et assez sobre. Apparemment plus que ses créations précédentes Je dis « apparemment » parce que je n’ai jamais capté une note du britannique auparavant. Et vous savez quoi ? Ça me va très bien comme ça. Parce que ce disque est à fuir ? Non. Justement, parce qu’il me correspond assez bien. « Busy guy » ne s’encombre pas d’effets de manche, il va droit à l’essentiel, explorant la sensibilité à fleur de peau du monsieur, qui s’exprime à travers un style où la solitude et la poésie sont reines. Pas le genre de disques à découvrir en famille ou entre amis, au risque de plomber l’ambiance. Stephen parle beaucoup du temps qui passe ici, qu’il fasse peser sur nos vies le spectre de la vieillesse, ou qu’il érode les relations qu’on avait pu tisser avec les autres (en particulier amoureuses). Le gros de l’album est porté par une guitare acoustique et la voix, mais un clavier vient soutenir les ambiances, parfois accompagné d’autres éléments discrets. Les chansons ont un gros air de famille, mais on ne ressent pas de lassitude à l’écoute in extenso des dix titres de ce troisième album. Bon, pour ma part, j’ai un peu de mal avec « Pink » et son gimmick que je trouve hors-propos, et une ou deux autres mélodies me laissent un peu plus froid, mais dans son ensemble je jugerais ce « Busy guy » assez splendide. Stephen Fretwell ne fera pas d’étincelles sur les ondes, mais ça n’empêche pas sa musique de se montrer touchante et belle.
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