PLEDGE OF HEALING : One step closer

Il y a quelques années, j’avais encore des oeillères. Quand je recevais des mails me vantant les mérites de formations françaises, peu importe le style (sauf peut-être le hip-hop et l’electro pure, et encore), j’y allais un peu à reculons… quand je décidais d’y aller. Aujourd’hui, les frontières sont largement poreuses à la qualité, et un coup de cœur peut être trouvé partout. Pledge Of Healing, donc, a choisi de se frayer un chemin sur la scène française et internationale avec un mélange audacieux de rock progressif, trip hop et metal mélodique : dans la bio, ils évoquent Massive Attack, Radiohead, Anatherma et Muse. Moi, ça m’évoque plutôt The Gathering période « How to measure a planet ? », un peu de Pink Floyd, le tout avec un peu plus de hargne. On y trouvera donc : une voix qui mêle puissance, émotion et côté très aérien, capacités techniques certaines, atmosphères planantes installées au synthé et souffle rock. « One step closer » est le premier album de ce groupe et souffre donc des défauts du premier album : la tendance à « trop en faire » ; quelques passages un peu trop longs et bavards techniquement, des influences un peu trop appuyées, la volonté de rentabiliser les efforts en mettant le max de titres. Des écueils dans lesquels peu de formations ne tombent pas à vrai dire. Derrière « A friend for bad times », on devine un texte très personnel. Pourtant, ce n’était peut-être pas la meilleure entrée en matière : je lui aurais préféré la montée en puissance de « Hopes and dreams ». « What I’ve left » déploie un rock atmosphérique de premier ordre et met bien en valeur la voix magnifique de Claire Sergue. « Life explorer » introduit une ligne de basse groovy, mais reste tout aussi mélancolique et texturé ; chez Pledge Of Healing, on donne dans le clair-obscur. « The universe responds » est bien plus mesuré encore, et montre l’aspect plus soft du groupe, qui lui va assez bien aussi, même si je préfère les titres plus typés doom rock atmo. Ceux-ci sont majoritaires ici et je ne peux qu’en être heureux. Le côté trip-hop ne s’exprime que par touches, constituant juste un décor. Ce premier album, même si inégal, comporte de très bons titres comme les déjà cités « What I’ve left » et « Life explorer », mais aussi « Thrill ride » et « Through the storm », les autres n’étant distants que de quelques pas (à part peut-être « A friend for bad times », celui avec lequel j’ai le plus de mal). Bien sûr, les titres ont une certaine tendance à se ressembler : s’ils s’articulent tous autour de belles mélodies, les orchestrations sont encore un peu trop semblables, les personnalités de chacun ne se détachent pas assez. Mais « One step closer » reste un très recommandable premier opus !

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