OSTORATON : Somood




Il y a maintenant bien des années (je préfère ne pas compter, ça fait mal), alors que le metal commençait à peine à prendre pied dans le monde entier, Orphaned Land avait été l’un des pionniers du mariage orient / occident en domaine metal extrême. Depuis, ils sont devenus l’énorme groupe qu’on connaît. De mon côté, j’ai toujours été attiré par les sonorités orientales, leur côté mystique. Alors forcément, quand on me propose d’aller découvrir le deuxième album d’une formation death metal d’Arabie Saoudite ayant à cœur de bâtir son style autour de ses racines, je dis oui. L’album est, dans sa grande majorité, écrit en langue maternelle, et au vu des paroles un peu trop légères de « The end of time » illustré d’une lyric video, ce n’est pas plus mal (désolé, il fallait que je le dise). Par contre, musicalement, les gars sont indéniablement à l’aise et plus inspirés. On commence avec une intro assez longue d’abord très musique traditionnelle, qui se pare peu à peu d’éléments metal bien placés (une guitare solo, puis toute une section rythmique) : beau boulot. « Zafon Madin » adapte légèrement cette mélodie pour débuter un titre plutôt classique mais efficace, agrémenté d’effluves orientales bienvenues. On peut déjà apprécier un travail de production plus que correct de la part d’un groupe qui doit disposer de petits moyens (le disque a été enregistré en home studio, mixé en Grèce, et auto-produit). Khaled et Usain forment un redoutable duo de guitares lead, des claviers viennent souligner les mélodies, le batteur est précis et appliqué à défaut d’être très créatif (on aurait aimé un peu plus de fantaisie à ce niveau, et des percussions locales), le chant death fait le taf, et ici et là des choeurs clairs et chants plus déclamatoires complètent le panorama. Alors oui, c’est un peu du déjà entendu ; le dossier de presse a beau nous vendre du Dark Tranquillity ou du In Flames, moi c’est le groupe précité que j’entends, avec des parties plus thrashy, et certes peut-être en un peu plus rough, mais ça reste ancré dans un style assez typique. Pourtant, je ne regrette absolument pas de m’être aventuré ici ; Ostoraton a de réelles qualités, et les titres ne s’essoufflent pas (même si j’aime moins le dernier, un peu trop convenu), pouvant toujours compter (je me répète) sur de très bonnes parties de guitare. Bienvenue à eux !

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