
Quatrième opus pour les américains de None et leur black metal qui flirte avec le doom, le post metal, l’ambiant, le post rock et le black atmo. Ils nous offrent ici un très long disque (56 minutes pour 6 titres) qui encore une fois explore les sentiments les plus sombres et les atmosphères les plus dépressives, sans pour autant renier le côté agressif du black. C’est « Never came home » qui s’avance d’abord vers nous, déployant lentement la mélodie cathartique d’une histoire aussi déchirante que les parties vocales qui y sont déversées. Les titres suivent une trame assez classique et héritée du post rock, avec une progression inéluctable (inévitable ?) vers un climax émotionnel et ici haineux. Le désespoir et la rage se mêlent, déchaînant les émotions pour mieux faire vibrer l’auditeur et le perdre dans les méandres de la psyché humaine. Le petit point noir, c’est à mon sens cette voix trop criée, qui peut être à force irritante. Mais celle-ci est souvent un peu noyée dans la masse, c’est donc un moindre mal. Et finalement, ce type de voix n’est finalement que peu utilisée, au profit d’expressions moins échevelées mais plus percutantes. « Inevitable » est complexe à appréhender car ambivalent, il se partage entre titres très ambiant et d’autres plus typiquement black. C’est donc un disque qui va s’adresser aux esthètes du genre, à ceux qui en attendent autre chose, et comparable à aucun autre.