MIET : Auslander

Grace à Rammstein, je sais ce que signifie « Auslander » ; étranger. Alors à quoi est étranger Miet ? Aux convenances, probablement ; le one-woman projet de la nantaise Suzy LeVoid joue avec ses propres règles, avance à son propre rythme, et vit dans une maison brinquebalante certes, mais qu’il a lui-même dessinée. Et ça, on le comprend très vite à l’écoute de ce deuxième album. « Ones » a beau arborer quelques couleurs indie pop, on sera bien en mal de le rapprocher de quoi que ce soit d’existant. « Not the end » est un peu plus accessible, dans le sens où elle a tendance à suivre un schéma plus classique, même son format fait s’entrechoquer dream pop, trip hop et electronica. Vous voici prévenus : si vous cherchiez des titres faciles et directs, vous pouvez aller fureter ailleurs. « Auslander » louvoie, serpente, fourmille de détails, explore toutes les possibilités qui lui sont offertes musicalement. C’est le genre d’albums qu’il faut apprivoiser, qui se découvre et s’apprécie dans les bonnes conditions uniquement. Ce qui n’empêche pas quelques-uns de ses chapitres de se montrer bien plus habiles ; je citerai « Did we ever », « The path » sur laquelle on a l’impression d’entendre Beth Gibbons, l’étrange et assez éprouvante « Always that same painting » ou l’ambiante « The one that loves ». Étrange objet donc, riche en créativité, qui remplit son but de créer chez l’auditeur le sentiment que l’étranger, celui qui n’a pas tous les codes, c’est lui ici ! Pas à la portée de tout le monde mais diablement intéressant !

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