
Retour de l’américain Lorna Shore, dans des conditions un peu particulières je dois le dire. En effet, après des accusations assez graves d’abus sexuels et de racisme, le chanteur du groupe C.J. Mc Creery vient d’être foutu dehors comme un malpropre. Cependant, il officie derrière le micro sur ce disque, le troisième du groupe. Lorna Shore s’inscrit toujours dans un genre complexe, entre deathcore, black metal et death metal, le tout avec ce penchant certain pour le metal symphonique. Drôle de mélange ? Pas tant que ça. Rien qui n’ait déjà été expérimenté par le passé, et qui puisse rappeler quelques grands noms. De fait, si « Immortal » se partage entre brutalité et mélodie, ses assauts répétés auront tôt fait de rassurer les sceptiques. Non, le problème risque même d’être l’inverse. Attention, je ne dis pas que le disque est trop bourrin, ou la violence mal dosée. C’est juste que, sans vouloir m’avancer, je pense que certains (dont j’ai été, j’avoue), auront du mal à voir cohabiter de cette façon le deathcore, le grind et ses cris de goret, les breaks et soli techniques et le black sympho. Ceci dit, on s’y habitue assez vite et au bout de deux ou trois écoutes, ça passe. Pour ma part, j’ai toujours un petit mouvement de recul quand les éléments typiquement grind déboulent : je trouve qu’ils font un peu tâche dans le paysage. Il faut dire que les orchestrations bien mises en avant font d’« Immortal » un disque assez grandiose. Bilan donc, un bon disque, mais qui peut s’avérer déroutant.