LA CANAILLE : La nausée

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La Canaille, c’est un peu un Zone Libre avec une voix masculine mais paradoxalement moins de testostérone que le collectif de Serge Teyssot-Gay et Casey ; moins rock, plus posé, plus métissé musicalement, plus sombre aussi. Mais pourtant proche. Du flow froid et rampant de Marc Nammour, de ses textes cyniques, amers, aux ambiances trottoir sale sous réverbère, pas mal de ressemblances plus ou moins troublantes. Mais si l’univers est voisin, La Canaille n’est pas une copie carbone, encore moins un ersatz, il se démarque par son côté chanson réaliste, ou plutôt feuilleton radiophonique, chroniqueur urbain, se faisant la voix d’un peuple qu’on ne voit ni n’écoute plus, d’un peuple qui ne rate pas une occasion de se faire tout petit et disparaître sous le tapis, trop fatigué pour se battre et de toute façon trop faible pour gagner. Un troisième album qui tient ses promesses et joue des coudes dans la catégorie rap indé français. Oui, ça veut dire qu’il a encore des progrès à faire, notamment en terme de diversité, de relief. Mais ça signifie aussi qu’il a une marge de progression, une carte à jouer, ce que je ne doute pas qu’il prouvera dans un futur le plus proche possible, car moi aussi, je le sens, que « quelque chose se prépare » les gars…

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La Canaille : Jamais nationale

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