
Si on fait quelques recherches sur Jack Gilbert, on trouvera assez vite qu’il s’agit d’un poète de la beat generation. Il est donc assez évident qu’on ne parle pas du même. Et qu’on va devoir avancer à tâtons ici. A tâtons, c’est d’ailleurs une bonne façon d’avancer dans l’univers du compositeur. Sur « Nothing nostalgia », Jack Gilbert pratique un mélange subtil entre post rock et ambiant, au cours de plus ou moins longs titres chargés de nostalgie et de mystère. Sur cet ep, ils sont trois, s’étalant de 5 à 8 minutes. « That gulf of understanding » met du temps à démarrer, et on le sent toujours prêt à arriver à quelque chose sans jamais y parvenir. ; mais ce climax qui n’arrive pas n’est en aucun cas frustrant. C’est un peu la marque de fabrique de l’auteur, cette lente progression dans les ténèbres qui ne cherche pas un aboutissement mais juste la beauté de la progression inexorable. On la retrouve aussi sur « Soundtrack of the decline ». « Swirled like milk in a coffee cup » s’en écarte un peu en versant un peu de groove dans l’alambic, et en insufflant bien plus de rythme en début de titre ; ce qui ne l’empêchera pas de changer radicalement de forme et finir sous d’autres cieux. C’est le titre le plus progressif des trois, mais s’il comporte vraiment de très bonnes idées, pas forcément le plus marquant à mon sens. Quoi qu’il en soit, « Nothing nostalgia » plaira à ceux à qui le post rock parle, et on aimerait en savoir plus sur Jack Gilbert à l’avenir.