
Les groupes post hardcore, on ne va pas se mentir, ça court les rues, et ça depuis des années. Ceux qui conjuguent ça avec un côté atmosphérique et post rock, ce n’est pas si rare non plus. Mais ceux qui le font vraiment bien, ceux qui vous envoûtent dès la première écoute, parce qu’il proposent quelque chose en plus, qu’ils bâtissent leurs titres avec de l’âme plutôt que de la technique et une recette, ceux-là ne sont pas légion.Certes, Hypno5e a son mode de fonctionnement, et on retrouve de titre en titre des similitudes. Mais ce qui frappe surtout, c’est la beauté qui se dégage de l’ensemble. Les passages les plus calmes avec chant clair et feeling très neo progressif contrastent parfaitement avec les parties où la fureur explose et éclabousse tout. Ce disque est un tout, et si on en apprécie l’équilibre, il est impossible d’en extraire un titre plutôt qu’un autre. Je suis incapable d’analyser pleinement ce disque tant je suis submergé d’émotions à son écoute. Parler d’un coup de cœur est un euphémisme, là c’est une révélation. Les montpelliérains définissent leur style comme du « metal cinématique » et ça correspond en effet assez bien à ce qu’on peut entendre ici : la façon dont l’album est structuré, dont les ambiances se succèdent, se répondent et se complètent… Les samples qui émaillent le disque amplifient ce sentiment d’un tout logique, construit et riche en sens. De fait, il s’agit d’un concept album relatant l’histoire de spectres en Bolivie. Mais point n’est besoin d’atèle tant on se fait soi-même son propre film à l’écoute de ce troisième opus. Magnifique.