Prenez un peu de Obituary pour le chant, et un mélange entre le côté old school américain et le côté mélodique scandinave et vous aurez une idée de ce que vous pourrez trouver sur ce troisième album des américains de Gatecreeper. Récemment, vous avez même pu les croiser en première partie d’In Flames dans notre vieille Europe. « Dark superstition » va-t-il faire aussi bonne impression que son prédécesseur « Deserted » en 2019 ? Il n’y a pas vraiment de raison que ce ne soit pas le cas : le disque ne prétend rien changer ni au genre de Gatecreeper, ni au genre tout court. Les titres sont courts, bruts, groovy et efficaces ; il n’y a guère que « Tears fall from the sky » qui excède les 4 (et même 5) minutes. Le mix de Kurt Ballou est nickel (en même temps, on s’en doutait), laissant de la place à chaque instrument sans que l’ensemble paraissent décousu. La guitare mène le jeu au sein de ces titres souvent mid-tempo que l’on déguste frais et sans arrière-goût. peut-être pas assez justement ? Il est vrai que, si ça passe tout seul, si chaque mélodie est bonne, si chaque intervention est juste, on aurait aimé y trouver un titre plus mémorable, un peu plus de folie et d’audace. Oui, on peut déceler ici un passage plus doom (Tears fall from the sky »), là une petite influence gothique (« The black curtain »), mais ça ne va pas beaucoup plus loin. On aimerait aussi qu’il soit pourvu d’un artwork un peu moins daté. Mais si on passe au-dessus de ça, « Dark superstition » est vraiment un bon disque du genre !
