
Colibri est un artiste électro basé à Nantes mais qui n’hésite pas à voyager pour trouver l’inspiration (bon, ok, il l’a pas mal fait pour ses études). Le premier titre de cet album est d’ailleurs né de sa rencontre avec « Kuujuaq », un village inuit près duquel une énorme décharge à ciel ouvert est née et s’est développée dans des proportions considérables. La musique de Colibri dépeint ceci en utilisant des à la fois des images et des sons percussifs en provenance du lieu, pour un titre sensible, beau et tragique comme je les aime. Je connaissais déjà le titre « Archipel » pour l’avoir découvert via Groover ; il suit la même logique. La voix sobre d’Elouise vient donner à «Empty spaces » une couleur un peu plus trip-pop. La reste de l’album oscille entre electronica et electro ambiant, le résultat est plutôt classique dans le genre mais reste vraiment très qualitatif et agréable. Sur son bandcamp, le monsieur évoque Bonobo parmi ses influences, et c’est vrai qu’on n’en est parfois pas loin ; les projets partagent un côté à la fois évident, apaisant et profondément humain. « Archipel(s) » pourrait plus être considéré comme un gros ep, car si sa durée justifie l’appellation d’album, sa composition, elle, nuance un peu avec ça. Concrètement, il est constitué de 6 titres originaux, puis complété par 5 versions alternatives de ces titres. On a beau apprécier l’effort, on reste quand même un peu sur sa faim, ce qui explique ma note un peu légère (mais bonne quand même). Le disque reste une très bonne pioche en domaine electronica, mais on en veut davantage !