
Belum se présente comme une formation de trip-hop, et affiche comme influences Portishead, Massive Attack et les Cocteau Twins. Oh, mais attendez, ça ne serait pas un disque de niche ? Mais si, totalement ! Heureusement, j’ai l’âge d’avoir connu en direct ces références, alors je suis peut-être plus à même de comprendre et apprécier ce qui se passe ici. Oui, mais en fait, il y a un mais. Je ne trouve pas vraiment ici le point de rencontre entre les formations citées. Bien sûr, on en trouve des traces ici et là, même si elles manquent parfois de finesse (comme sur « Twins » qui accueille carrément Horace Andy), mais heureusement Belum ne se contente pas d’être un tribute-band. Il développe un son complexe et personnel. Bon, ceci dit, j’avoue que « Calfskin gifts », le premier titre de cet ep, ne m’a pas transcendé. Mais il a le mérite d’être original. « Dogwood » confirme cette volonté de défricher. Une rythmique urbaine, des guitares abrasives, un chant aérien, des sonorités electro… « Echo » se fait plus classique et onirique, et elle passe plutôt bien. On arrive ensuite à « Twins », qui sonne forcément un peu Massive Attack mais termine sa course façon rock. « Feathers » est pour moi l’un des meilleurs titres de la galette, avec un vrai feeling trip-hop à la douce mélancolie. « Giants » (avec Derick Rose de Roots Of Africa) sonne plus groovy et progressive. Enfin, « Nightjar » est mon préféré du lot, à la fois intense, puissant et lyrique. Vous l’aurez compris, je suis un peu mitigé sur ce premier essai, mais je trouve vraiment que le duo a du potentiel, et un réel talent pour marier les sonorités et les ambiances.