
Il en a fait du chemin le white metal depuis les gentils Stryper ! Est-ce que, d’ailleurs, on peut encore définir aujourd’hui un groupe par rapport à sa foi, comme on le faisait il y a quelques années par rapport à ses origines, la couleur de peau de ses membres, son sexe, ses inclinaisons sexuelles ? Assurément pas. Et à vrai dire, une fois lancée l’écoute, il est parfois bien difficile de le déterminer, tant les textes passent désormais par des moyens détournés pour exprimer (ou pas, d’ailleurs) les opinions de ses auteurs. Becoming The Archetype, donc, pratique le thrash / deathcore à tendance prog, et est chrétien. Ce qui ne transparaît absolument pas ; ni dans l’artwork, ni dans les titres, ni dans les textes. Seul subsiste le nom du groupe, une référence biblique que peu auront. Becoming The Archetype s’est fait connaître il y a un petit moment par son style brutal et mélodique, entre death, prog et metalcore, et son goût pour la science-fiction. Le groupe a traversé pas mal de zones de turbulences, et sort de dix ans de silence aujourd’hui avec un album qui entend revenir aux racines du groupe. Je laisserai les puristes en juger ; de mon côté je peux en revanche vous dire qu’il y a de très bons titres à se mettre sous la dent ici. Le groupe a pris garde de proposer des chansons aux multiples strates, conservant toujours un équilibre entre technicité, feeling, brutalité et mélodie, le tout suffisamment condensé pour qu’on ne subisse pas l’effet « la fin est bien, mais je me souviens plus du début ». En milieu de parcours, un joli intermède acoustique (« The phantom field ») vient apaiser sans pour autant paraître inapproprié. « Children of the great extinction » est un retour plus qu’encourageant pour une formation qu’on attendait plus vraiment : si l’ensemble reste assez classique, les titres sont fluides, vraiment modérés niveau chant clair et refrains catchy, les claviers sont utilisés à bon escient… Bref je ne trouve rien à redire, et je sais que je réécouterai ce disque avec plaisir !